Clair Obscur : Expedition 33 – une expérience à ne pas manquer !

Clair Obscur : Expedition 33 – Bannière
15 min Divers 0

Clair Obscur : Expedition 33 est sans doute l’une des plus belles surprises vidéoludiques de cette année. Ce RPG au tour par tour, développé par le studio français Sandfall Interactive, a su créer un véritable engouement pour de bonnes raisons.

Si, comme moi, vous avez parfois du mal avec les mécaniques rigides du genre, ce titre pourrait bien vous faire changer d’avis. Car au-delà de ses combats stratégiques, c’est tout un univers riche, une direction artistique singulière et une ambiance sonore envoûtante qui vous attendent.

Je ne l’attendais pas particulièrement. Le tour par tour me lasse vite, surtout quand les combats deviennent répétitifs. Mais, il suffit parfois d’un détail pour piquer ma curiosité. Dans ce cas précis : une bande-annonce magistrale, plein de vidéos qui circulent sur les réseaux, une esthétique saisissante et, surtout, quelques extraits musicaux particulièrement marquants. Il ne m’en fallait pas plus pour franchir le pas. Je n’ai clairement pas été déçu !

Dès les premières minutes, Clair Obscur : Expedition 33 installe un univers cohérent et envoûtant. Rassurez-vous : je vais vous en parler, mais sans rien spoiler de majeur.

Histoire

Voici le synopsis officiel du jeu :

Chaque année, la Peintresse se réveille et peint un chiffre sur son monolithe. Toutes les personnes de cet âge se transforment en cendres. L’Expédition 33 est la dernière chance de renverser ce destin.

Le concept est original, à la fois poétique et glaçant. Une malédiction étrange plane sur le monde et chaque année, ce simple chiffre écrit par la Peintresse signifie la mort pour ceux qui l’atteignent. C’est dans ce contexte que naît l’Expédition 33, un dernier espoir pour briser ce cycle funeste.

Clair Obscur : Expedition 33 - Monolithe

Ce qui m’a frappé, c’est la manière dont le jeu aborde son univers. Pas d’exposition lourde, pas de didacticiel narratif interminable : ici, les choses se dévoilent naturellement. On est immergé dans un monde aux repères différents, avec son propre vocabulaire, ses croyances, ses mystères. Les premiers instants sont volontairement flous, à la limite du frustrant. Et oui, chaque information glanée suscite un nouveau lot de questions, mais il faudra être patient pour avoir les réponses.

L’introduction prend son temps. Comptez environ 45-50 minutes avant de vraiment entrer dans les mécaniques plus complexes du jeu. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette phase n’est pas passive. On est libre de se déplacer, d’interagir avec les habitants, d’explorer les rues et de découvrir l’univers. C’est en discutant, en observant, en avançant lentement dans cet environnement étrange, mais fascinant, qu’on commence à saisir les enjeux. Le rythme est volontairement posé, mais chaque minute sert à poser des bases solides pour la suite. Et, au bout de cette première heure, un événement marquant vient donner à l’histoire tout son poids émotionnel. La claque !

Le lore, extrêmement dense, se dévoile au fil de l’aventure. Aucun codex à lire pendant des heures : ici, tout passe par l’observation, les dialogues et les environnements. Ce choix narratif fonctionne à merveille, car il donne envie d’explorer, de comprendre, d’aller au bout de cette quête aux multiples ramifications.

Mais pour tout, le reste, je vous laisserais découvrir par vous-même !

Mon avis

Un univers visuellement saisissant

Dès le début, le jeu donne le ton. La première ville que l’on explore se nomme Lumière, une version fantasmée de Paris, à la fois familière et profondément transformée. On y retrouve l’élégance d’une capitale inspirée de la France de la fin du XIXe siècle, mais réinterprétée avec une touche de fantastique et d’ambiance steampunk.

Clair Obscur : Expedition 33 - Lumière

Ce Paris revisité ne se contente pas d’être visuellement marquant : il intrigue aussi par sa localisation. On découvre très vite que la ville, ou plutôt ce qu’il en reste, a été propulsée sur une île perdue au milieu de l’océan, sans explication apparente. Ce déplacement énigmatique contribue à renforcer le caractère surnaturel et déstabilisant de l’univers que le jeu nous propose d’explorer.

On débute face à une Tour Eiffel méconnaissable, courbée, recouverte d’une matière étrange. Quelques pas plus loin, c’est l’Arc de Triomphe que l’on découvre, littéralement explosé et figé avec ses fragments suspendus dans l’air.

Au-delà de la ville, Clair Obscur déploie une incroyable richesse d’environnements, souvent à couper le souffle. Tantôt naturels, tantôt empreints de fantastique, ces décors sont traversés par un jeu de lumière et d’ombre. On progresse dans des paysages contemplatifs qui nous poussent à lever le pied et à ralentir, juste pour observer. Ce clair-obscur permanent ne se limite pas à un simple clin d’œil au titre : il en est littéralement la colonne vertébrale visuelle.

Clair Obscur : Expedition 33 - Paysage

Tout cela n’est pas qu’un décor de fond. C’est un monde en ruines, fragile, mais éclatante et au cœur du chaos. Grâce à l’Unreal Engine 5, chaque recoin bénéficie d’un soin remarquable : textures riches, éclairages diffus, petits détails disséminés ici et là… Une vraie œuvre d’art ou encore mieux, une véritable toile !

Un gameplay stratégique et exigeant

Si vous pensez que le tour par tour se résume à sélectionner la meilleure attaque dans un menu, détrompez-vous. Clair Obscur propose une approche bien plus dynamique, mais aussi bien plus exigeante. Le cœur du système repose sur la gestion des Points d’Action (PA), à dépenser intelligemment pour optimiser ses enchaînements. Chaque compétence coûte ou génère des PA, ce qui force à anticiper chaque mouvement. Faut-il tout miser sur une attaque puissante, au risque d’être vulnérable ensuite ? Temporiser, économiser ses ressources pour le tour suivant ? La stratégie ne repose pas que sur les dégâts, mais sur la capacité à gérer ses moyens efficacement dans la durée.

Clair Obscur : Expedition 33 - Lumière

Côté attaque, les QTE intégrés permettent d’augmenter les dégâts infligés si l’on appuie au bon moment. C’est un petit plus qui pimente l’action et qui peut faire la différence dans un combat tendu.

Mais, c’est surtout la défense qui change la donne. Puisque dans Clair Obscur, on ne subit pas passivement les assauts ennemis : on peut réagir en temps réel pour tenter de parer, esquiver ou sauter. Le timing est souvent serré, voire cruel sur certains boss, cependant réussir une parade bien placée peut totalement annuler les dégâts… et ouvrir la voie à une contre-attaque plus ou moins dévastatrice. Et, là est toute la subtilité du système : infliger des dégâts, c’est bien, mais ne pas en prendre, c’est essentiel pour survivre. Ignorer la défense, c’est prendre le risque de voir son équipe s’effondrer en quelques coups (oui, vraiment quelques coups…). Maîtriser cette partie du gameplay est clairement la clé pour avancer sereinement dans l’aventure.

Ce mélange entre anticipation, exécution et adaptation donne naissance à des combats nerveux, gratifiants et toujours engageants. On ne s’ennuie jamais, car chaque affrontement devient une petite énigme à résoudre avec ses mécaniques, ses failles à exploiter, ses erreurs à éviter.

Une personnalisation poussée et originale

Les pictogrammes, ou « pictos« , sont des consommables à équiper sous forme d’accessoires. Chaque personnage peut en porter jusqu’à trois et ils apportent des effets passifs variés : gain de PA, régénération, défense renforcée, etc. On les obtient de différentes manières : en les trouvant dans des coffres, en récompense après avoir aidé certains PNJ, en battant des boss, ou parfois même via des ennemis uniques qui ne les lâchent qu’une seule fois. On peut aussi les acheter auprès des marchands Gestral (je n’en dirais pas plus sur ce terme). Il en sera, d’ailleurs, de même pour les armes.

Clair Obscur : Expedition 33 - Arbre de compétences

Chaque membre de l’équipe possède par ailleurs un arbre de compétences qui lui est propre. On y débloque progressivement des compétences actives et des sorts, ce qui permet d’adapter un peu son style de jeu. Le rôle (tank, DPS, soutien) est quant à lui déterminé par la nature même du personnage et son gameplay spécifique.

Clair Obscur : Expedition 33 - Tenue baguette

Enfin, il est aussi possible de modifier l’apparence de ses personnages via des tenues et des coupes de cheveux. Ces éléments sont purement cosmétiques ou apportent des variations très légères, mais offrent tout de même une petite touche de personnalisation bienvenue.

Gustave et Maelle : un duo central

L’histoire repose en grande partie sur deux personnages principaux : Gustave, ingénieur expérimenté, posé et protecteur et Maëlle, une jeune fille au tempérament impulsif, vive, franche et pleine de contradictions. Leur relation est aussi naturelle que bien écrite : pleine de tendresse, de confrontations et d’incompréhensions parfois touchantes. Gustave joue souvent le rôle du mentor un peu usé, là où Maelle incarne l’élan, la colère et la volonté de s’affirmer. Et d’ailleurs, est-ce que je suis le seul à trouver que Gustave a un petit air de Robert Pattinson ?

Clair Obscur : Expedition 33 - Gustave et Maëlle

La qualité d’interprétation de ces deux personnages est renforcée par un doublage français d’exception. Maëlle est incarnée par Adeline Chetail, dont la voix vous dira forcément quelque chose si vous avez joué à Zelda: Breath of the Wild ou regardé Arcane (elle y prête sa voix à Jinx). Quant à Gustave, il est doublé par Alexandre Gillet, connu pour être la voix française de Captain America ou encore de Frodon dans Le Seigneur des Anneaux. Ces deux comédiens apportent une intensité rare à leurs rôles, rendant chaque scène dialoguée crédible et prenante.

Ce sont toutes ces nuances, ces voix, ces regards, qui rendent leurs personnages si humains. Dès les premières heures de jeu, j’ai ressenti une vraie envie de les accompagner, de suivre leurs trajectoires, de découvrir ce que cette fameuse expédition allait changer pour eux et pour nous.

D’autres membres viendront étoffer le groupe, chacun avec ses particularités et ses zones d’ombre. Mais je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même, car le jeu excelle dans l’art des surprises et de l’écriture progressive.

Une bande-son magistrale

Difficile de parler de Clair Obscur sans évoquer sa musique. Dès l’écran d’accueil, le jeu donne le ton avec un menu de titre sobre, mais puissant, porté par une chanson envoûtante interprétée par la soprano Alice Duport-Percier. Impossible de rester de marbre : dès les premières notes, on sent que quelque chose d’unique nous attend. C’est le genre de morceau qui vous file la chair de poule instantanément et qui reste en tête longtemps après avoir quitté le jeu (n’est-ce pas Moaman ?).

La bande originale, signée Lorien Testard, jongle habilement entre envolées orchestrales et atmosphères mélancoliques. Elle ne se contente pas d’accompagner les scènes : elle les sublime. Chaque thème est pensé pour renforcer l’émotion, la tension, ou simplement le sentiment d’émerveillement. On sent une vraie volonté de faire de la musique une composante à part entière de l’univers du jeu – et c’est une franche réussite.

Ma découverte en vidéo

Si vous voulez voir le jeu en action, j’ai partagé mes premières impressions en vidéo. J’y parle de mes débuts dans Clair Obscur, du système de combat, de la direction artistique, et évidemment de mes nombreuses tentatives (parfois hasardeuses) pour maîtriser les QTE et les timings défensifs. 

Disons-le franchement : la précision n’est pas mon point fort, surtout quand tout va très vite à l’écran. Mais c’est justement ce qui rend l’expérience amusante à partager. Vous allez voir, entre esquives ratées et parades foireuses, il y a de quoi sourire… ou compatir !

Conclusion

Clair Obscur : Expedition 33 est une démonstration éclatante de ce que peut proposer un studio français ambitieux, mais aussi un jalon important dans le paysage vidéoludique actuel. C’est un RPG qui bouscule les habitudes, avec une direction artistique percutante, un système de combat qui force à sortir de sa zone de confort, et une narration d’une grande finesse, qui prend le temps de poser ses enjeux sans jamais être bavarde.

Mais au-delà de ses qualités techniques et artistiques, Clair Obscur s’impose comme une véritable expérience de joueur. L’univers qu’il propose, le ton qu’il adopte, l’émotion qu’il transmet : tout est pensé pour marquer durablement. Ce n’est pas simplement un bon jeu, c’est une œuvre qui a quelque chose à dire, et qui le fait avec style.

Je le recommande autant aux amateurs de jeux narratifs profonds qu’à ceux qui cherchent un RPG tactique exigeant, mais gratifiant. Je n’ai aucun doute qu’avec le temps, Clair Obscur : Expedition 33 deviendra une référence du genre, un titre cité en exemple pour son audace, sa personnalité et la maturité de son propos. Si vous aimez les expériences fortes, marquantes, inoubliables : ne passez pas à côté.

Avis réalisé sur un jeu acheté personnellement

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