Dragons en live action : la magie opère toujours ?

Quand une saga qu’on adore revient au cinéma en version live action, difficile de résister. Surtout quand il s’agit de Dragons, un univers qui a marqué toute une génération… dont la mienne.

Adapté par DreamWorks à l’origine en 2010, ce nouveau film en prise de vues réelles remet au goût du jour l’histoire d’Harold et Krokmou, pour un résultat aussi spectaculaire qu’émouvant.

Si j’ai décidé d’en parler, c’est parce que Dragons est probablement ma saga préférée d’animation. J’ai vibré avec chacun des trois opus et j’ai vieilli avec eux. J’ai même pleuré lors du dernier, tant il marquait une fin de cycle bouleversante pour moi comme pour eux. Ce week-end, c’était au tour de Lorik (bientôt 8 ans) de découvrir Dragons pour la première fois, lors d’une avant-première, et en salle s’il vous plaît.

Alors, est-ce que cette relecture fonctionne ? Est-ce que la magie opère encore ? Réponse tout de suite.

Présentation

Ce Dragons version 2025 reprend fidèlement le premier film d’animation sorti en 2010. On y suit Harold, un jeune Viking peu à l’aise avec les traditions guerrières de son village, qui va faire une rencontre inattendue avec un dragon rare et redouté : une Furie Nocturne qu’il baptisera Krokmou.

Pour la suite : soit vous connaissez déjà, soit je vous laisse tout découvrir.

Le film, produit une nouvelle fois par DreamWorks et réalisé par Dean DeBlois (déjà aux commandes de la trilogie animée) mise cette fois sur une esthétique réaliste. Les dragons sont modélisés avec un souci de détails bluffant et le village de Beurk prend vie dans des décors naturels impressionnants grandement inspirés des îles Féroé, de l’Islande et de l’Écosse.

Pas de changements majeurs dans le scénario à première vue : l’histoire reste globalement la même, scène par scène, avec quelques ajustements visuels et un casting humain pour rendre cet univers fantastique plus crédible et incarné.

Côté casting justement, quelques surprises : Mason Thames incarne Harold et Nico Parker interprète Astrid. Je ne les connaissais pas avant ce film (n’ayant pas vu la série The Last of Us pour cette dernière) et pourtant ils m’ont vraiment convaincu. Tous deux sont très justes, fidèles à l’esprit des personnages qu’on aime tant. Et puis, clin d’œil sympathique, Gérard Butler reprend ici son rôle de Stoïck (qu’il doublait déjà en VO en 2010) et ça fonctionne toujours autant. Mention spéciale aussi à Nick Frost (notre futur Hagrid dans la série de HBO), excellent dans la peau de Gueuflor, à la fois bourru, drôle et plut attachant.

Mon Avis

J’étais à la fois curieux et un peu méfiant à l’idée d’un remake live action surtout quand on voit ce que Disney a pu faire dernièrement avec Blanche-Neige et d’autres classiques (comme Mulan), parfois bien loin de l’esprit original. Et pourtant, j’ai été surpris dans le bon sens. Le respect rigoureux de la saga est remarquable, que ce soit dans les dialogues, les enjeux ou la progression émotionnelle des personnages. Harold reste ce jeune garçon touchant, courageux malgré lui et Krokmou… est toujours aussi expressif / attachant !

Ce que j’ai adoré, c’est cette volonté de ne pas dénaturer l’œuvre originale. Les scènes emblématiques sont toutes là (comme celle de l’apprivoisement silencieux… mais ça, on le savait déjà depuis la bande-annonce) et la relation entre Harold et Krokmou fonctionne toujours à merveille. Les effets spéciaux, eux, sont d’un réalisme saisissant, sans tomber dans la démonstration technique.

Et puis il y a la musique : celle de John Powell. Dès que le thème principal résonne, j’ai des frissons. C’est immédiat et viscéral. Ce thème est devenu, pour moi, l’un des plus puissants du cinéma d’animation. Et, même dans cette nouvelle version, il garde toute sa puissance émotionnelle. Un grand merci !

Mais alors, une question me trotte dans la tête : pourquoi ce remake ? Quelle est son utilité ? L’histoire est strictement la même, le ton aussi et la version animée n’a pas forcément pris de ride. Est-ce juste un prétexte pour redonner de la visibilité à la saga ? Pour offrir à une nouvelle génération (comme Lorik) la possibilité de la découvrir au cinéma comme une œuvre inédite ? Si c’est le cas… c’est réussi !

Voir Lorik passer par toutes les émotions possibles (rires, craintes, émerveillements, etc) m’a confirmé que Dragons n’a rien perdu de sa force évocatrice. Lui qui n’avait jamais vu les films d’animation a découvert cet univers avec un regard neuf et totalement captivé par ce qu’il voyait. Et finalement, c’est peut-être ça le but d’un tel projet et sa vraie réussite.

Mais… impossible de ne pas évoquer un point qui m’a attristé : le changement de voix d’Harold…

Dans la version française animée, c’est Donald Reignoux qui incarnait le jeune garçon depuis le tout début. Une voix qu’on connaît tous, présente quasiment partout (vraiment partout !), qui nous a accompagnés tout au long de la trilogie et que j’associe (pour ma part) instantanément à ce personnage. Ici, il est remplacé… Alors certes, il apparaît brièvement le temps de quelques répliques, pour un autre personnage, comme un clin d’œil (un bel hommage même) mais ce n’est pas pareil !

Pour ma part, cette absence m’a vraiment marqué. Du début à la fin, il m’a manqué. Ce timbre si reconnaissable… On perd un petit morceau de l’âme du personnage initial et ça m’a laissé un gros goût de nostalgie…

Oui, je suis un peu sentimental sur ce genre de détails… 😉

Conclusion

Ce remake de Dragons ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit : il respecte, il honore, il ravive. Les fans de la première heure y trouveront une relecture visuellement bluffante, sans trahison. Les plus jeunes, eux, y verront un film d’aventure puissant, sans avoir le poids du passé et, peut-être même, sans savoir encore où tout cela mènera nos deux protagonistes.

Si vous êtes parent, foncez. C’est une magnifique porte d’entrée pour faire découvrir la saga à vos enfants. Et si vous êtes fan… laissez-vous surprendre, la magie fonctionne encore !

Recommandation ? Oui, sans hésitation. Ne serait-ce que pour revoir Krokmou s’élancer dans les airs sur grand écran, ça vaut clairement le détour !